Thursday, 7 January 2021

Charles Péguy (1873-1914) – French poet and writer

"Everything begins in mysticism and ends in politics." Charles Peguy (“Notre Jeunesse”, 1909)


Born in Orléans, France on 7th January 1873, his mother Cécile was widowed when he was a baby and mended chairs for a living. His father Désiré Péguy was a cabinet maker, who died in 1874 as a result of combat wounds. 

Charles studied at the Lycée Lakanal in Sceaux, winning a scholarship to the École Normale Supérieure in Paris, where he attended the lectures of Henri Bergson and Romain Rolland. He joined the Socialist Party in 1895. He left the school without graduating in 1897 but continued to attend some lectures during 1898. 

Charles married Charlotte-Françoise Baudoin in 1897 and they had one daughter and three sons, one of whom was born after Péguy's death. 

From 1900 until his death in 1914, Charles was the main contributor to and the editor of the literary magazine “Les Cahiers de la Quinzaine”, which supported the Socialist Party Director Jean Jaurès. He published not only his own essays and poetry, but also works by important contemporary authors such as Romain Rolland.

When the First World War broke out, Péguy became a Lieutenant in the 19th company of the French 276th Infantry Regiment. He was killed during a battle, shot in the forehead, near Villeroy, Seine-et-Marne, France on the day before the start of the Battle of the Marne. There is a memorial to Charles Péguy near where he was killed.

Charles Péguy during Military Manoeuvres
1913

Portrait of Charles Péguy, by Jean-Pierre Laurens, 1908

“Heureux ceux qui sont Morts…”

Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.

Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.

Heureux ceux qui sont morts d’une mort solonnelle.


Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,

Couchés dessus le sol à la face de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu,

Parmi tout l’appareil des grandes funérailles.


Heureux ceux qui sont morts pour des cités charnelles.

Car elles sont le corps de la cité de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts pour leur âtre et leur feu,

Et les pauvres honneurs des maisons paternelles.


Car elles sont l’image et le commencement

Et le corps et l’essai de la maison de Dieu.

Heureux ceux qui sont morts dans cet embrassement,

Dans l’étreinte d’honneur et le terrestre aveu.


Car cet aveu d’honneur est le commencement

Et le premier essai d’un éternel aveu.

Heureux ceux qui sont morts dans cet écrasement,

Dans l’accomplissement de ce terrestre voeu.


Car ce voeu de la terre est le commencement

Et le premier essai d’une fidélité.

Heureux ceux qui sont morts dans ce couronnement

Et cette obéissance et cette humilité. 


Heureux ceux qui sont morts, car ils sont retournés

Dans la première argile et la première terre.

Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre.

Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés.


Sources:

https://archive.org/stream/charlespguyetle00halgoog#page/n46/mode/2up

https://en.wikipedia.org/wiki/Charles_P%C3%A9guy

“Poètes dans la Guerre 1914 – 1918 Fasicule 1” by Pierre Virey